La pratique du compostage va main dans la main avec celle du paillage.
Le paillage c’est mieux sans paille
Mais attention ! nul besoin de paille pour le paillage, bien au contraire !
Le paillage c’est l’action de couvrir le sol avec des matériaux végétaux divers. Les déchets plutôt verts, humides et mous, riches en azote, sont des matériaux de paillage idéaux toute l’année.
(Appliquer de la paille ou des copeaux au printemps peut causer une « faim d’azote » – c’est-à-dire que les microorganismes qui détériorent la paille ou les copeaux iront puiser dans le sol l’azote dont ils ont besoin pour faire leur travail, privant ainsi vos plantes de l’azote dont ils ont besoin pour pousser.[1])
Les déchets de jardin : une richesse
Une terre vivante abrite la vie. Pour favoriser et maintenir la vie de la terre, et la bienvenue activité microbienne qui va avec, il est utile de couvrir la terre de paillis (vos déchets de jardin, donc) et de lui apporter ainsi les éléments nutritifs que cette couverture végétale recèle.
En se décomposant, les végétaux vont fertiliser le sol. Le paillis limite aussi l’érosion en limitant le ruissellement ou les effets du vent, et évite le tassement du sol sous l’effet de la pluie.
Le paillage a également un effet positif sur la microfaune du jardin : la couverture végétale sert de refuge à de nombreux insectes et micro-organismes, dont l’action est utile pour les plantes cultivées. Ce qui vient de la terre retourne à la terre, lui redonnant ce qui y a été puisé pour pousser.
En même temps, en augmentant le taux d’humus, le paillage améliore la structure du sol qui devient plus léger et aéré et donc plus facile à travailler.
Réduire le travail tout en recyclant utile
Le paillage permet ainsi de recycler utile. Vous ré-utilisez vos vieilles plantes sans devoir vous déplacer jusqu’au bac à compost. Le paillage vous économise aussi du travail d’arrosage.
Espacer l’arrosage
Jardinier.e.s des villes, nous avons tendance à trop arroser nos parcelles. Un des rôles essentiels du paillage est de retenir l’eau dans le sol. D’une part elle limite l’évaporation, d’autre part elle évite la formation de la sorte de croûte de sécheresse sur laquelle l’eau ruisselle au lieu de pénétrer vers les racines des plantes. Ainsi, arrosez une fois avant de disposer vos déchets verts en paillage sur votre parcelle, et ensuite vous pourrez espacer les arrosages. Une fois que vous avez paillé, le mieux lors des arrosages, c’est de mettre le jet sous la paille vers la couronne racinaire des plantes à arroser.
Pailler malin
Avant de pailler, préparer le sol: désherbez, en éliminant notamment les vivaces indésirables, racines et rhizomes compris, car le paillis n’empêchera pas leur pousse. Ajoutez un peu de compost si nécessaire et arrosez.
Vous pouvez éviter de pailler au pied des plantes les plus sensibles à l’humidité, pour éviter qu’elles pourrissent. Evitez aussi de pailler avec des plantes malades – mettez celles atteintes par l’oidium au compost de l’immeuble, les autres dans le compost de l’Ecopoint.
Quelques idées reçues à démasquer
Le paillage ne transmet pas des maladies aux plantes si on n’utilise pas de débris de végétaux malades sur place, ou sur des plantes de la même espèce.
Le paillage peut favoriser l’enracinement superficiel mais n’empêche pas l’enracinement profond. De plus comme le paillage favorise le maintien de l’humidité et fournit des éléments nutritifs en surface, l’humidité et les nutriments sont rapidement captés par ces racines superficielles. En tout cas, le paillage ne fragilise pas la plante.
Pour en savoir plus
Le Blog de Gilles le Jardinier Bio – Paillage au Potager – Intérêts et Pratique
Agence de la transition écologique française – Le Compostage et le paillage
[1] La situation est un peu différente en automne. En fin d’année en effet un paillage plutôt brun, de matières sèches et rigides (déchets de bois, copeaux, résidus d’écorce, paille brute, de lin, de chanvre,…) en couverture du sol évite le lessivage des nutriments et bloque la pousse des mauvaises herbes tout en ameublissant le sol qui sera prêt à recevoir les plantes dans les meilleures conditions au printemps. Voir https://www.aujardin.info/fiches/faim-azote-mefiance-printemps.php
Bonjour,
Le lancement d’un compost de proximité à la jonction et ailleurs est une excellente idée. On aura besoin de particulier, d’entreprises et de services communaux ! le top de la fédération.
Il en faudrait aussi dans tous les espaces « naturels » (parcs, jardins…) pour réduire les tournées de camions compost et sensibiliser les habitants et touristes à la richesse d’un déchets organique !
Merci